Ceci n'est pas un anime sur la cleptomanie |
Ah oui, je sais que j’avais dit que le prochain article ce serait sur ULTRA BLUE de Utada Hikaru, mais ça fait tellement longtemps, t’as dû oublier.
Pourquoi j’ai pas écrit cet article sur Bakemonogatari plus tôt ? Parce qu’il fallait que je me tape toutes les séries (8, sans compter les OVA), c’est-à-dire 90 épisodes, avant de savoir si on se trouvait en face d’un chef-d’œuvre ou d’une arnaque. Je penche finalement pour le chef-d’œuvre, mais pas accessible à tout le monde (si tu aimes Dragonball ou Kill la Kill, je suis pas sûr que ce soit ta came).
D’abord, j’ai regardé le truc seulement cette année, alors que le nom est omniprésent depuis des lustres. Sauf que quand un anime est catégorisé « vampire + harem + romance + school », le tout issu d‘un visual novel, je dis stop. Pas intéressé.
Bon, le truc sort quand même du cerveau de Nishio Ishin, dont je t’ai déjà parlé pour Katanagatari, un de mes anime fétiches, alors dans un moment d'égarement, j’ai essayé. J’ai bien fait.
On retrouve le même principe de dialogues constituant 90% de l’épisode, et les 10% de la fin qui te font comprendre que t’as pas forcément perdu ton temps. Et quand je dis "dialogues", c'est bien généreux de ma part, "monologues" étant sans doute plus adapté. Tu vois comme c'est engageant.
Oui mais.
Katanagatari ne t’imposait aucun code. On te présentait 3 persos de base dans une histoire contée chronologiquement, et puis quelques autres au fur et à mesure. Aucun piège.
Alors que Bakemonogatari, déjà, c’est que des flashbacks et des épisodes dans le désordre. Mais c’est dans cet ordre désordonné que tu dois les regarder. Et d’un.
Ensuite, il y a des codes qu’on te met dans la gueule sans rien t’expliquer : le système des frames de couleur, des pensées écrites en katakana qui t’obligent à faire pause tellement elles sont subliminales, les événements mentionnés mais non expliqués, bref, un beau bordel qui va te demander au minimum de la suspension de jugement.
Pour compenser ce système assez lourd que tu mettras un certain temps à appréhender, l’approche dramatique est fabuleuse de didactisme :
1) un seul nouvel objet par épisode.
2) chaque nouveau personnage apparaît comme invité (= il a 2 lignes de texte) avant d’avoir ses propres épisodes dédiés.
3) chaque personnage a sa propre série pour approfondir ce qu’il est, d’où il vient, ses interactions avec les autres personnages, son évolution (la première série n'ayant pas d'autre but que la présentation des personnages que tu retrouveras dans les séries suivantes).
Un seul nouvel objet par épisode, ça veut dire – tu l’as bien compris – de la parlotte, de l’immobilisme et faire tourner ad nauseam les tics de langage, ce qui s‘est passé précédemment, jusqu’à ce que tu aies intégré le système, et que les persos deviennent presque ta famille. Si les astuces de cadrages qui essaient de camoufler le fait qu’il ne se passe RIEN pendant presque tout l'épisode c’est pas ton truc, soyons honnête : il vaut mieux que tu passes ton chemin. Le concept même de Bakemonogatari, c’est que tu ne dois t’attendre à RIEN, toutes tes attentes sont illégitimes. Tu dois laisser venir.
La récompense, c’est que tu auras droit à une vision holistique de l’univers qu’on te présente, que tu seras ravi de sa cohérence parfois inattendue, que tu apprécieras tous les persos parce qu’on aura pris la peine de les développer correctement, et que la plupart de tes questions trouveront une réponse.
Et puis si, comme moi, tu aimes les surprises, il y a de quoi faire.
Au niveau du doublage, là encore, bonne surprise : on a quelques grands noms, mais sans que l’anime soit parasité par des voix que tu connais trop bien.
Les musiques sont à l’image du reste : y en a genre 5. En tout. Clairement pas l’anime qui va te vendre une OST.
Si tu aimes :
- Les histoires d’amour simples, mais compliquées, mais simples
- Les persos qui font pas que passer pour dire bonjour
- Les anime originaux avec une histoire WTF
- Les surprises
Cet anime est fait pour toi.